Un Viltrox Masterclass !
Test réalisé sur des Fuji X-Pro3 & X-T4, toutes les images sont des jpg sooc (tout droit sortis des boîtiers).
1. Une focale à part : 27mm = 41mm, mais pourquoi ou pour qui ?
Il faut l’avouer, ce 27mm je l’attendais avec beaucoup d’impatience et d'excitation.
A tel point, qu’à peine déballé, je l’ai monté sur mon Fuji X-Pro3 pour l’emmener sur un shoot pro (le portrait du musicien Sampha pour le magazine SoulBag).
Équivalent à un 40mm en Plein Format le 27mm pourrait sembler un choix étrange, pris dans l'étau entre 23 et 30/35mm, mais détrompez-vous, il s’agît d’un choix fort, un véritable parti pris. En effet, la marque ne joue pas la compacité ou la carte premier prix, mais mise au contraire sur une construction Pro, une fabuleuse luminosité et des performances capables de conquérir les professionnels de la photo et de la vidéo.
Alors pourquoi choisir un 27mm ? Tout simplement pour obtenir un champ plus large et plus polyvalent qu’un 35mm, et éviter cet effet grand-angle obtenu avec un 23mm. Le tout en ayant la possibilité d’estomper l’arrière-plan au besoin grâce à son ouverture de f1,2.
Ici avec le Fujinon XF 35mm f1,4 à f11 |
Et là au 27mm, toujours à f11 |
Le choix est gagnant, et il est éprouvé par les amoureux du style documentaire, un 40mm (donc ce 27mm APS-C) ne déforme pas l’image, pique très fort et il correspond environ aux 80mm d’un Rolleiflex, d’un Hasselblad ou d’un Mamiya 7.
2. Ultra lumineux et performant
On le constate de part sa taille, on ne choisit pas ce 27mm pour le glisser sous sa veste, alors quitte à se balader avec un objectif massif, lourd et encombrant, autant qu’il soit performant. Les résultats sur le terrain, autant en faible lumière, qu’en architecture, qu’en portrait, nous n’avons jamais été déçu.
A f1,2, Iso 1000, au 1/40 au Fuji X-T4 |
3. Une fabrication ultra pro
Viltrox nous avait déjà conquis avec les 13 et 75mm, on poursuit dans la même lignée, Viltrox n’a pas à rougir face aux récentes optiques WR Fujifilm.
Le fût et la baïonnette sont en métal, l’optique possède des joints d’étanchéité, la bague de mise au point est large et confortable, bref du travail de Pro.
4. Un AF au top niveau
L’ AF STM est très rapide, silencieux et surtout précis, testé sur des Fuji X-Pro 3 et X-T4, et il sera encore meilleur avec des boîtiers plus récents, comme les X-T5, X-H2 et X-H2S et X-Pro 3. Un objectif aussi lumineux se doit de garantir un Auto-Focus précis, la profondeur de champs des grandes ouvertures étant très courte, ici pas de droit à l’erreur, là encore Viltrox réussit à faire taire les doutes, l’AF accroche parfaitement, et permet de travailler à f1,2.
Le diaphragme : Compromis parfait photo/vidéo, le contrôle est ferme, cranté par tiers de valeur, mais il reste discret en termes de bruit, il n’est donc pas gênant de le modifier en cours de vidéo. Et il possède un mode A pour le gérer en automatique ou depuis les molettes de l’appareil.
Le bokeh : Sublime à f1,2, mais attention il reste très beau en fermant aussi. Grand point fort de cet objectif grâce à son diaphragme à 11 lamelles. Surtout il donne un modelé rarement obtenu avec un petit capteur, on se demande encore à quoi bon utiliser un Plein Format.
Charley Crockett à f1,2, ISO 2000 au 1/800è au Fuji X-T4 |
Le piqué : Toujours bon au centre, même à f1,2, et il ne fait que progresser pour devenir excellent.
Toujours Charley Crockett à f1,4, ISO 1000 au 1/850è au Fuji X-T4 |
A f7,1 |
Évidemment il devient irréprochable sur l’ensemble du champ, mais une optique qui ouvre à f1,2 se doit surtout d’assurer aux grandes ouvertures et c’est mission accomplie.
La finition : identique à celle du récent 75mm, ultra pro, joints étanches, construction tout métal (sauf le paresoleil).
Les aberrations chromatiques et flare : Même constat que pour son grand frère le 75mm, même à f1,2 il est impossible de les voir. Le Flare, lui, peut apparaître évidemment si l’on shoote face au soleil, personnellement j’aime en jouer et il suffit de s’incliner de quelques degrés pour le faire disparaître.
Le vignettage : Légèrement visible jusque f1,8, il ne gêne en aucun cas même sur les JPG, et disparaît totalement à partir de f1,8.
A f1,2 |
A f1,8 |
La distorsion : En paysage ou vues urbaines l’optique est parfaitement rectiligne.
Même en plan serré, ce 27mm ne présente pas de distorsions.
Sur Lightroom : A l’heure de cet article il n’est reconnu par le logiciel ! Cependant sur les boîtiers Fuji le profil de correction est intégré aux fichiers.Toutefois vous pouvez appliquer le profil de correction d’un autre 27mm ou 40mm PF de votre choix. Pour ma part sur les RAW Fuji j’ai appliqué le profil du Voigtlander VM 40mm f1,4 Nokton Classic.
Utilisation :
Le Paresoleil tulipe est en plastique avec un clip de verrouillage pour éviter de le faire tomber, et peut se monter à l’envers sur l’objectif pour un transport moins encombrant. Son petit défaut : il se raye un peu trop facilement.
Sa distance minimale est de 28cm correspond aux standards de ce genre de focale et permet de réaliser des plans serrés sans être macro toutefois.
Le bouchon avant est à pinces, sa tenue est bonne.
Le Filetage avant est de 67mm, c’est grand mais dans la norme de ce genre d’objectif, donc il sera aisé de lui trouver des filtres.
La mise à jour du firmware est d’une grande simplicité, vous connectez un câble usb de l’optique à votre ordinateur et téléchargez la dernière version sur le site Viltrox
5. Qu’en conclure ?
La taille ça compte : Si vous préférez les optiques il existe des 27mm légers et performants chez Fuji (WR ou version I), chez TTArtisan ou Voigtlander (27mm f2).
Par contre si vous souhaitez un objectif performant, lumineux, capable de mettre au placard vos 23mm et autres 35mm alors Viltrox frappe fort et vous ne serez en aucun cas déçu par cet objectif massif mais sublime.
DÉCOUVREZ NOTRE TEST COMPLET EN VIDÉO
Crédits photo : Wilfried-Antoine Desveaux, Digixo
Cet article à été rédigé par Wilfried-Antoine Desveaux,
un de nos réalisateurs partenaire.